Le mois de décembre a imposé une importante restructuration aux journaux du groupe Sud Presse assortie d’un plan de licenciement. Aujourd’hui, les bureaux régionaux du journal Le Soir empruntent le même chemin que leurs confrères, de quoi douter de l’avenir de la presse écrite. Benoit Grevisse, directeur de l’école de Journalisme de Louvain, répondait aux questions des internautes dans un chat organisé mardi 17 janvier de 11h30 à midi sur le site de la RTBF. Un rendez vous à ne pas manquer pour comprendre la crise qui touche actuellement la presse écrite en Belgique.
Dans les rédactions du journal Le Soir, les licenciements se multiplient. Toutes les rédactions régionales du quotidien voient leur budget restreint. Pourtant l’objectif reste le même, le nombre d’articles à produire aussi… Dans ce cas, comment concilier baisse de moyen et maintien de la productivité? En créant une synergie entre le journal Le Soir et les journaux du groupe Sud Presse, bien sûr! Une solution qui ne remporte pas les suffrages des journalistes du Soir, car la manière d’écrire n’est pas la même d’un journal à l’autre. Martine Simonis, présidente de l’association des journalistes professionnels ajoute que la diversité de l’information risque de s’appauvrir avec des journalistes identiques travaillant pour plusieurs éditions différentes. Bernard Padoan, président de la société des journalistes du Soir ne s’oppose pas à cette idée de synergie « pour autant que ce soit fait de manière intelligente, dans le respect des lignes éditoriales des différents titres qui seront amenés à travailler en synergie dans le respect de la qualité, dans le respect du produit qu’on fournit aux lecteurs». Reste que la question de l’avenir de la presse écrite se pose réellement et visiblement, elle intéresse les lecteurs. En effet, les internautes sont venus en nombre alimenter le chat de la RTBF; il fallait être à l’affut le 17 janvier entre 11h24 et 11h58 (précisément) pour pouvoir débattre avec Benoit Grevisse sur le thème alarmiste juste-ce-qu’il-faut: « Quel avenir pour la presse écrite? »
Benoit Grevisse dirige l’École de journalisme de Louvain.
Pour résumer 34 minutes de cyber entretien, le directeur de l’école de journalisme de Louvain explique en partie la crise de la presse écrite par les mutations technologiques. « Le problème vient de l’impression de gratuité du Net »; en effet, produire de l’information a un coût dont les internautes n’ont pas conscience. Avec internet, ils sont habitués à accéder à l’information rapidement et sans débourser un centime. Les blogs et les médias d’info pureplayer sont l’occasion pour la presse de retrouver une seconde jeunesse, à condition de s’adapter rapidement, de (re)trouver son lectorat et de le convaincre qu’il faut payer ce travail.
Plutôt que de séduire le lectorat par l’information gratuite, Benoit Grevisse mise sur la qualité de l’info pour convaincre un public,qui serait alors prêt à payer pour une information attractive. Le défi est de parvenir à le faire vite, dans un contexte difficile et avec moins de moyens. En ce qui concerne le nombre de journalistes, trop nombreux selon certains internautes, le directeur de l’école de journalisme de Louvain explique qu’il faut faire le choix d’une formation de haut niveau pour donner naissance à de très bons journalistes. Le débat finit par aborder le sujet Twitter, outil de réseau social et de microblogage dont la popularité croissante esquisse de nouvelles opportunités pour le journalisme. «Cela reste encore très réservé aux petits milieux des politiques et journalistes» tempère Benoit Grevisse. Avant de reconnaitre que «ça bouge… Vite, ici aussi».
Pendant une demie heure, Benoit Grevisse a échangé avec les internautes lors d'un chat organisé par la RTBF.
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